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Palois, tarbais et commingeois dans la chaîne

Comme on tarde vraiment trop à envoyer un compte rendu détaillé de la journée de samedi dernier (mais ça va venir), voici un article paru dans « la gazette du Comminges », qui résume bien l’état d’esprit qu’il y avait là bas, et que ne renieront sûrement pas les palois qui ont aussi fait le voyage. Merci Dominique, tu as dit ce qu’on a tous ressenti!La Gazette du Comminges - 15052013

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Une médecin alerte sur les blessures des militants à Notre-Dame-des-Landes

M*A*S*H* – Une médecin alerte sur les blessures des militants à Notre-Dame-des-Landes

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Opération d’évacuation à Notre-Dame-des-Landes le 26 novembre. (REUTERS/Stephane Mahe)

Alors que le bras de fer se poursuit entre les opposants à la construction de l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes et le gouvernement, le témoignage d’une médecin vient jeter un éclairage plus neutre sur la violence des opérations d’évacuation et des affrontements qui ont eu lieu sur le terrain. Cette docteure, qui s’est portée volontaire pour tenir une petite infirmerie pour les militants, « était à mille lieues de s’imaginer ce qui l’attendait », relate L’Express, mardi 4 décembre. « Alors qu’ils [elle et son collègue] pensaient que les journées seraient rythmées par des petits bobos, ils se sont retrouvés à pratiquer une ‘médecine d’urgence’. »

Visiblement choquée, la Dre Stéphanie Lévêque a écrit une lettre au préfet, l’accompagnant de clichés des blessures. Elle y dénombre une quarantaine d’interventions, les plus graves seulement, pour le week-end du 24 et 25 novembre. Rien que pour la journée de samedi, elle évoque onze blessures par Flashball, au thorax, « avec un doute sur une lésion hépatique » pour deux personnes ; au visage, « avec probable lésion dentaire ou maxillaire » pour une autre ; mais aussi des points de suture au crâne ; une personne « choquée par gaz » ou encore six blessures par explosion de bombes assourdissantes.

« J’insiste sur la gravité de ces blessures par explosion, souligne la médecin. Les débris pénètrent profondément dans les chairs, risquant de léser des artères, nerfs ou organes vitaux. Nous avons retiré des débris de 0,5 à 1 cm de diamètre, d’aspect métallique ou plastique très rigide et coupant. D’autres, très profondément enfouis, ont été laissés en place et nécessiteront des soins ultérieurs. »

La docteure évoque également des cas d’hospitalisation, et s’insurge contre le fait que « l’ambulance des pompiers a été retardée par les barrages des forces de l’ordre ». « En ma qualité de médecin, je souhaite attirer votre attention sur la gravité des blessures infligées par l’utilisation des armes des forces de l’ordre, et cela en dehors de toute considération partisane », conclue-t-elle.

Photo d’un militant blessé, prise par la Dre Stéphanie Lévêque.

Stéphanie Lévêque, qui a pris en charge trente-sept personnes (en ne comptant que les « patients les plus gravement blessés ») dans son infirmerie improvisée, évoque « une centaine de blessés durant ces deux jours ». L’Express, qui a joint la préfecture, s’est vu opposer une tout autre version : « Depuis le mois d’octobre, les services de secours ont été sollicités à Notre-Dame-des-Landes une trentaine de fois, mais il s’agissait dans vingt-huit cas de blessures du côté des forces de l’ordre ». Samedi 24 novembre, la préfecture a dénombré deux gendarmes et quatre opposants blessés.

Un article du Monde indiquait le même jour que « près de 900 militaires ont été mobilisés pour tenter de neutraliser quelque 500 opposants anti-aéroport. Les bombes lacrymogènes et grenades assourdissantes ont répliqué aux jets de projectiles et de bouteilles incendiaires. » Après ces affrontements, la LDH a déploré une « utilisation démesurée des forces de police (…), l’usage du Flashball — pour la LDH, cette arme ne doit pas être mise en œuvre dans le cadre de manifestations —, de grenades assourdissantes et des policiers infiltrés parmi des occupants de la zone ».

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La manipulation

 Article paru dans « Le Monde » du 02/12/12. Voir  le développement de cet article dans l’enquête du site reporterre.net

Notre-Dame-des-Landes. Encore ? Encore. Car c’est là que brûle le noyau de l’écologie, bien plus que dans l’empesé débat sur la transition énergétique ou au sein des affligeantes négociations climatiques à Doha.

 

Notre-Dame-des-Landes est la matrice où se croisent toutes les problématiques de l’écologie – climatique, paysanne, économique, naturelle, et aussi celle du rapport entre les mouvements populaires et la société officielle, et même la question du rôle des médias. De cette matrice jaillissent des jets bouillants, qui vont énergiser les luttes contre la LGV Lyon-Turin et contre tous les grands projets inutiles. Mais il faut aussi revenir aux détails techniques du dossier. Un mot interpelle : celui de « manipulation », employé par Ronan Dantec, sénateur EELV de Loire-Atlantique. Il a dit : « Lors de l’enquête coût-bénéfice sur le projet, l’Etat a manipulé les chiffres. » (Le Monde du 17 novembre)

 

Le propos est grave. Pour en comprendre l’origine, il faut consulter l' »instruction cadre relative aux méthodes d’évaluation économique des grands projets d’infrastructure de transport », publiée en 2005 par le ministère des transports. Ce document précise quelle valeur monétaire attribuer aux gains de temps de transport permis par les nouvelles infrastructures. Il est le document de référence pour les agents de l’Etat qui ont la charge d’opérer ces valorisations monétaires. Il indique ainsi la « valeur du temps » à prendre en compte pour les voyageurs, soit, pour les distances inférieures à 50 km, 8,94 euros de l’heure. Si l’on applique cette valeur au projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes, en la projetant en 2025, on arrive à des valeurs s’étageant entre 18,60 euros et 20 euros selon les différents scénarios de trafic.

C’est ce qu’observe le cabinet néerlandais CE Delft, qui constate que le dossier d’enquête d’utilité publique de l’aéroport a pourtant utilisé, sans le justifier, des chiffres bien supérieurs, allant jusqu’à 98 euros pour le scénario considéré comme le plus probable. C’est un quadruplement !

 

Or cette valeur détermine l’avantage économique du projet d’aéroport. La « manipulation » a une lourde conséquence : elle permet de présenter comme bénéfique un projet qui, si l’on avait suivi la méthode recommandée, serait apparu comme déficitaire. Avant tout « dialogue », il paraît indispensable de reprendre l’expertise économique de ce projet de manière non biaisée.

 

kempf@lemonde.fr

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NDdL: le kyste de Valls est contagieux

Notre-Dame-des-Landes : le "kyste" de Valls est contagieux | Histoire de la Fin de la Croissance | Scoop.it

Pour Manuel Valls, l’assaut musclé lancé en fin de semaine dernière par les gardes mobiles pour évacuer la zone du projet d’aéroport Notre-Dame-des-Landes devait permettre de retirer « un kyste ». L’opération n’aura finalement abouti qu’à étendre la plaque et provoquer des contagions. Dès 9 heures samedi 1er décembre, voitures, camionnettes, cyclistes, marcheurs convergent vers le petit bourg de Loire-Atlantique.

Au local de l’accueil organisé par l’Acipa (Association citoyenne intercommunale des populations concernées par le projet d’aéroport), tous demandent la direction de la Zad, joli nom offert par les spécialistes de l’aménagement du territoire à ces 2.000 hectares de bocages en zone humide menacés par le projet. La « zone d’aménagement différé » est devenue la « zone à défendre » et ses occupants, les « Zadistes ». Encore que sur place, certains occupants de l’emblématique Vache Rit, comme le surnommé Pétof, préfèrent parler de « Zadoux » et de « Zadouces » : « Même si cela énerve les filles, c’est tellement plus poétique ».

Vivres, matériel et courrier affluent

Pour accéder à la Zad, il suffit de prendre la direction de Vigneux-de-Bretagne. Ensuite, c’est le camion de gendarmerie qui indique l’entrée. Les automobilistes proposent aux piétons de les embarquer. Les véhicules sont souvent chargés de victuailles, de vêtements chauds et de matériel de construction. Au local du village, on en profite aussi pour charger ce qui vient d’être déposé. Un habitant de Notre-Dame chargé de l’accueil arrive avec le courrier du jour, des dizaines de lettres contenant des dons, des cartes postales de soutien arrivées des quatre coins de la France : « Et c’est comme ça tous les jours ».

Depuis la dernière « attaque », en semaine, ce sont désormais entre 300 et 400 personnes qui occupent la Zad. Et ce samedi, ils sont sans doute le double. Libres le week-end, les soutiens affluent. Beaucoup viennent pour la première fois, interpellés, choqués, par ce qu’ils considèrent comme de « la répression à la sauce socialiste ».

La tache d’huile dans les esprits

Le « kyste » s’étend à tous les niveaux. Lors de sa réunion vendredi soir, l’Acipa a commencé à comptabiliser les comités de soutien qui se créent à travers toute la France : ils sont maintenant plus de 100. Et sur la Zad, de nouveaux arrivants viennent aussi pour dénoncer un « grand projet inutile » qui les menace, tel ce couple de Haute-Savoie remonté contre l’idée de ligne à haute vitesse reliant Lyon et Turin. L’idée de tâche d’huile mûrit dans les esprits. Un jeune d’homme de la région d’Avignon a pris un congé sans solde pour « apprendre » : il espère bien voir naître une Zad sur une zone de maraîchage menacée par un projet de bétonnage. Oui, le « kyste » est contagieux !

A la Vache Rit comme à la Rolandière, le réveil est difficile : il a encore gelé cette nuit. Le thermomètre est descendu jusqu’à -3°. Dans les voitures et les « combis » garés entre les deux lieux, des têtes émergent des sacs de couchage. Sous les tentes, on se déplie péniblement. Les chiens qui ont faim et les nouveaux arrivants font démarrer la journée. Toutes les cafetières sont lancées et déjà scies et marteaux se font entendre. Ce qui a été détruit se reconstruit.

Des motivations multiples

A la Châtaigneraie, les maisons sur pilotis sont déjà occupées. Leur construction a pourtant seulement débuté lors de la grande manifestation de réoccupation qui a rassemblé plus de 30.000 personnes samedi 17 novembre. Protégé d’un cercle formé par une quarantaine de tracteurs installés par les agriculteurs de la Confédération paysanne, le site a des allures de Village des irréductibles gaulois. Signe que les évacuations successives ont contribué à souder les opposants. Paysans, Zadistes, riverains, élus, visiteurs, tous sont désormais main dans la main. A Notre-Dame-des-Landes, « la convergence des luttes » reprend tout son sens. Impossible de réduire les opposants à un qualificatif. Ecologiste, décroissant, anarchiste, punk, éco-guerrier ? Personne ici n’est prêt à se laisser enfermer dans une case.

Ce groupe mouvant réunit des individus aux motivations multiples qui découvrent qu’ils partagent une expérience unique. Alors chacun consulte la liste des tâches du jour décidées collectivement la veille et chacun donne un coup de main. Un plancher pour la nouvelle cuisine, un transport de palettes pour une maison, une corvée de pluche ou de vaisselle pour ceux qui « oublient » de nettoyer leur bol. Sous un bienfaisant soleil, la vie redémarre sur la Zad ; la vie de ceux qui veulent vivre autrement, sans surproduction ni surconsommation. De ceux qui, comme Estelle, refusent de laisser « la terre vivrière et la nature disparaître pour un projet inutile et spéculatif ».

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Notre Drame des Landes

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Article paru dans « Politis » du 22 novembre.

 

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Vive l’aéroport 4 étoiles!

 

Article paru dans « le canard enchainé » du 21 novembre 2012

Vive l'aéroport 4 étoiles

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